Une conférence sur la dimension politique de la culture

A l’initiative de l’un de nos membres, nous avons le plaisir d’accueillir à RU, François Ribac, le mardi 21 mars 2017 dès 18h30. Il viendra nous parler de la Fabrique de la programmation culturelle sujet sur lequel il a fait de nombreuses recherches et objet d’un livre récemment publié.

En guise d’amuse-bouche un petit descriptif de la réflexion que le chercheur et auteur viendra partager avec nous.

Depuis une trentaine d’années la politique culturelle en France est de plus en plus déclinée sous la forme d’une abondante offre de spectacles (plus ou moins) subventionnés par l’état et/ou les collectivités. À tous les échelons du territoire, des salles de spectacles, des festivals, des événements proposent au public toutes sortes de musiques, de répertoires théâtraux, arts du cirque, arts de la rue, “jeune public”, etc. De ce fait, les programmateurs/trices de spectacles jouent un rôle essentiel puisqu’il leur appartient de convertir des spectacles particuliers en intérêt public. Avec Catherine Dutheil-Pessin, nous avons étudié le parcours et le travail d’une trentaine de programmateurs/trices, et nous sommes intéressés à leurs outils, leurs compétences, leurs réseaux, leurs relations avec les élus et aux multiples contraintes qu’ils doivent gérer. L’enquête a permis de documenter les formes spécifiques d’expertise de ces professionnel-l-le-s et les différents espaces où celle-ci se déploie. À partir de là, on comprend que la politique culturelle française est au moins autant bâtie au jour le jour par ces acteurs que conçue dans les bureaux ministériels et des lieux surexposés. Dans un contexte où les formes profanes d’expertise s’imposent dans d’autres sphères sociales (santé, nucléaire, alimentation, écologie etc.), cette façon de produire de la « culture » pose des questions sur la définition des politiques culturelles, sa conception et son évaluation.

Conférence publique – 21 mars 2017, ouverture des portes à 18h30, conférence à 19h00, Ressources Urbaines (76, rue des Acacias, 1227 Genève). Entrée libre.