Pavillons Vergers


Le projet

Ce projet d’implantation de 3 constructions modulaires abritant des ateliers d’artistes dans un nouveau quartier a été initié avant même la création de Ressources Urbaines par certains de ses membres fondateurx-trices, et sa mise en œuvre a accompagné le développement de la coopérative. Fort d’un droit de superficie renouvelable de dix ans accordé par la Commune de Meyrin et grâce à la décision de l’État de Genève d’accorder une dérogation au PLQ, la réalisation de ces pavillons est le premier projet où RU est constructrice et propriétaire de ses bâtiments. Construit en bois, chaque pavillon a une surface de 126 m2 et comporte 2 ateliers de 35 m2 chacun pour des artistes plasticien-x-nes ou issu-x-es des arts ­appliqués ainsi qu’un espace central de 41 m2 dédié à des pratiques culturelles et socioculturelles permettant des interactions avec l’écoquartier des Vergers. Actuellement, les espaces sont utilisés par plusieurs artistes plasticien-x-nes, un sculpteur, un collectif d’illustrateur-x-trices (Pipou) et un studio de production audio-visuelle à destination des artistes du quartier.

319 m2 / 1 niveau / 9 espaces / droit de superficie de 10 ans depuis 2020

Architecture

Le développement de la forme architecturale des pavillons résulte non seulement des contraintes inhérentes à leur localisation et au projet d’urbanisme préexistant mais également de l’opportunité d’illustrer de manière forte l’implantation d’activités artistiques et culturelles dans un nouveau quartier.

Dans un premier temps, au vu de la dérogation provisoire au PLQ pour une première durée renouvelable de 10 ans, les préoccupations de Ressources Urbaines pour la création des pavillons étaient principalement d’ordre économique (construire aux coûts les plus réduits). En effet, l’impossibilité d’amortir la construction des bâtiments sur une période de plus de 10 ans, a amené la coopérative à développer un projet très basique (une simple boîte en bois).

Ensuite, c’est au travers de différents échanges avec les partenaires du projet – plus spécifiquement la Commune de Meyrin et son mandataire pour l’aménagement des espaces extérieurs – que la nécessité d’élaborer un projet plus ambitieux et emblématique de l’insertion d’un programme artistique et culturel dans le quartier, a été mise en avant. Ces échanges ont aussi amené à un travail de réflexion autour du site des pavillons – création de placettes publiques sur la Rue des Coopératives, flux des piétons sur la promenade, relations avec la lisière du quartier et les immeubles alentours – qui a permis d’informer et définir conjointement des éléments architecturaux répondant au mieux à la situation d’implantation. Les superstructures en toitures et le travail des façades découlent de ce processus.

Le mouvement des inclinaisons des éléments de toiture triangulaires, très exposés à la vue des habitants du quartier, affirme ainsi fortement la présence des pavillons et crée une articulation visuelle entre paysage et quartier, entre le prolongement de la forme orthogonale de la Ville de Meyrin et la silhouette du Jura et ses collines forestières en contrebas. Sur le pourtour immédiat des pavillons et le long de la Promenade des Coopératives, les toitures occupent et structurent l’espace public des placettes piétonnes en offrant des zones d’ombrage.

Le mouvement des toitures est répercuté à l’intérieur des espaces avec des plafonds obliques, s’ouvrant d’un côté sur le quartier et, de l’autre, sur l’horizon et la lumière du nord, privilégiée pour le travail des artistes en atelier. Les façades colorées longitudinales qui font face aux placettes piétonnes de la rue et Promenade des Coopératives établissent une interface entre une visibilité iconographique sur l’extérieur et le requis des pratiques de travail à l’intérieur des espaces. Le rythme des poteaux supportant l’assise structurelle de la toiture délimite des espaces alternant les pleins et les vides qui permettent de contrôler de manière optimale le degré de luminosité naturelle et le respect de la sphère privée des futurs utilisateurs.

L’utilisation d’éléments préconstruits en ossatures bois reste fidèle à ce qui était envisagé par Ressources Urbaines dès le début du projet. Une matérialité bois comme élément de liaison entre un environnement dur et carré – la ville – et un environnement plus organique – la nature). Ce type de constructions présentent non seulement un bon bilan économique et une très bonne empreinte écologique mais comportent également un atout important: la possibilité de construire des éléments pouvant être facilement assemblés et démontés. Au vu de l’incertitude liée à la temporalité de la dérogation initiale de 10 ans, la nécessité de créer des structures démontables pouvant être réemployées dans un temps ultérieur et redéployées sur un autre site, s’était d’emblée imposée.

Sur le plan énergétique, le projet utilise modèle performant de pompe à chaleur PAC pour la production de chaleur et respecte les standards Minergie en vigueur dans l’écoquartier des Vergers.

Photos, planches et illustrations © Ressources Urbaines